En 2011 au Canada, on estime à 23 400 le nombre de femmes qui recevront un diagnostic de cancer du sein et à 5 100 le nombre de celles qui en mourront. En moyenne, chaque jour, 64 Canadiennes apprendront qu'elles sont atteintes du cancer du sein et 14 Canadiennes mourront des suites de la maladie. Une femme sur neuf risque d'avoir un cancer du sein au cours de sa vie. Une femme sur 29 en mourra. Le 16 décembre 2011, je suis devenue officiellement une des 23 400 femmes ayant un diagnostic de ce cancer. En 2021, on estime que 229 200 Canadiens recevront un diagnostic de cancer et que 84 600 décèderont du cancer.


mardi 17 juillet 2012

Radiothérapie 1

Pour ceux qui arrivent sur ce blogue pour la première fois,  je suggère de commencer par le début. Les liens sont présentés par ordre chronologique dans la colonne de droite. 


Les effets secondaires de la chimiothérapie n’ont pas rendu les armes. Ils se manifestent de plusieurs façons et cela pour encore plusieurs mois me prédit l’oncologue. J’évite de regarder mes mains aux ongles dont l’état témoigne de l’empoisonnement du corps. Je protège les plus menacés avec un pansement collant. Étourdissements et nausées ne doivent pas me faire courber l’échine alors que je me prépare pour ma première séance de radiothérapie.

Les grands traits rouges couvrant ma poitrine me rappellent que l’heure est encore à la guerre. Je présente au robot lecteur le code barre de ma carte d’hôpital, un œil sur l’écran pour vérifier que je suis bien inscrite. Dans le doute, je la passe une seconde fois me retrouvant avec deux Christiane Laforge inscrites en salle 1 à la même heure. Chouette! Me dis-je, j’ai enfin mon clone.

Accompagnée de mon fidèle gardien, j’entre dans la salle d’attente, sachant que pour le premier rendez-vous quelqu’un viendra me chercher. 14 h 40, une jeune femme m’appelle et m’initie à ce qui va être ma routine pour 19 autres fois : choisir une cabine, retirer vêtements du haut seulement, endosser la jaquette bleue et s’asseoir dans le coin d’attente, le temps que le patient précédant revienne de son traitement. Ce n’est jamais long avant d’être appelé à se rendre là où les techniciens opèrent les ordinateurs et autre écran ouvert sur mon visage. Lors de la rencontre préparatoire on avait pris une photo de moi. J’en comprends l’utilité : on est soucieux de s’assurer de l’identité du patient. On me demande de dire mon nom et ma date de naissance. Bonne réponse! Je gagne le droit de franchir un dernier passage et de m’allonger sur une table étroite couverte d’un drap blanc. Le moule de mon bras gauche y est déjà fixé. Ils sont deux à virevolter autour de moi, retraçant en rouge les frontières sur ma peau entre la partie qui sera irradiée et la partie préservée. Bras opéré relevé et maintenu dans son moule, bras droit le long du corps en partie soutenu par une planchette.  Immobile, abandonnée, je dois les laisser placer mon corps selon la zone ciblée par les rayons. Vérification des mesures et on me laisse seule sous la machine grise qui va « stériliser » le sein victime du crabe et du bistouri.

Ne pas bouger est le mot d’ordre. Bien sûr, c’est là que survient l’envie d’éternuer, que les fourmillements se multiplient sur le visage et que les jambes surélevées par un coussin ont des envies de tango. Je me concentre sur le bruit de l’accélérateur linéaire de particules. C’est indolore et rapide. Je compte une fois six secondes et une fois neuf. Puis la machine passe de l’autre côté de mon corps, le technicien revient pour une vérification ultime et le ronronnement  reprend en deux temps aussi rapides. C’est terminé, je peux baisser le bras, enfiler la manche de la jaquette et m’agripper au bras offert pour me redresser. 

Nous somme à la veille de la fête nationale du Québec, une fin de semaine de trois jours avant la seconde séance. Je reçois un petit papier qui m’indique la date et l’heure. Le rendez-vous suivant n’est jamais connu qu’après le traitement du jour. Le tout s’est déroulé en 20 minutes à peine.
Au cours de la soirée, je ressens fatigue et mal de dos. Et de 1, reste 19. 

9 commentaires:

  1. André R. Gauthier18 juillet 2012 à 10:23

    Via FB : courage...

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  2. Rémi Gilles Tremblay18 juillet 2012 à 10:24

    Via FB : Encore une fois bonne chance!!!

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  3. Simone Vanantwerpen18 juillet 2012 à 10:25

    Via FB : ENCORE UNE FOIS TIENS BON MA COUSINE ...IL Y A UN BOUT A TOUS LES TUNNELS MAIS N'ONT PAS TOUS LA MEME LONGUEUR... CA VA ALLER JE LE SAIS MA CHERE COUSINE.MILLE BISOUS DE TENDRESSE A TOI......

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  4. Via FB : bon courage

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  5. Bergeron Céline18 juillet 2012 à 10:27

    Via FB : Une telle réalité en face aussi dure soit elle ..il y a de l'espoir une volonté de fer, un refus de se laisser faire ..une bataille à gagner!!!i

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  6. Via Fb : De tout coeur avec toi... Bonne chance!

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  7. Via FB : De tout cœur avec toi... Bonne chance!

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  8. Via FB : J'aurai plusieurs pensées pour toi.

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  9. Via Fb : Merci pour tout ce que tu écris sur cette période de ta vie.

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