En 2011 au Canada, on estime à 23 400 le nombre de femmes qui recevront un diagnostic de cancer du sein et à 5 100 le nombre de celles qui en mourront. En moyenne, chaque jour, 64 Canadiennes apprendront qu'elles sont atteintes du cancer du sein et 14 Canadiennes mourront des suites de la maladie. Une femme sur neuf risque d'avoir un cancer du sein au cours de sa vie. Une femme sur 29 en mourra. Le 16 décembre 2011, je suis devenue officiellement une des 23 400 femmes ayant un diagnostic de ce cancer. En 2021, on estime que 229 200 Canadiens recevront un diagnostic de cancer et que 84 600 décèderont du cancer.


dimanche 22 juillet 2012

Radiothérapie 2 et oncologue à la 3e

Pour ceux qui arrivent sur ce blogue pour la première fois,  je suggère de commencer par le début. Les liens sont présentés par ordre chronologique dans la colonne de droite. 

Après la chimiothérapie, la radiothérapie devrait me paraître plus facile affirment des anciennes combattantes. Certaines, qui sont passé directement de l'opération à la radiothérapie, affichent un souvenir à peine désagréable qui ne les privait pas de leur vie active. D'autres me confient que ce fut une douloureuse épreuve avec plaies, suintements et immense fatigue. Je n'oublie pas ce que m'ont dit chacun de mes médecins, chirurgiens et oncologues : chaque cas est unique dans ce combat. Après trois jours d'interruption, je me rends à ma seconde séance sans a priori. Seulement attentive à mes propres réactions.

Le mal de tête et les nausées des derniers jours sont toujours là. Je suis essoufflée à l'effort. Je suis au 26e jour de l'après ma chimiothérapie et donc encore pour un temps (plusieurs mois affirmera l'oncologue) à la merci des effets secondaires du taxotère et du cyclophosphamide auxquels s'ajouteront ceux de la radiothérapie. 

Je montre mon code barre au lecteur de l'accueil, vois paraître sur l'écran mon nom, l'heure du rendez-vous et le numéro de la salle où je serai traitée. Je m'entends appelée et priée de me diriger vers la salle 1. Je suis encore une néophyte dans ce dédale. Au bout du couloir, je vois une double porte vitrée s'ouvrir et se refermer sur un patient en civière. Traitement, lis-je. Je m'avance donc pour la franchir. Pas de sésame pour moi. J'avance et je recule sous l’œil qui passe du vert au rouge au rythme de mon va-et-vient qui en devient loufoque. Soupir de soulagement quand la porte s'ouvre enfin. Gentiment on m'indique la bonne porte, située tout près de la salle d'attente parfaitement identifiée salles 1 et 2.

Passage rapide dans une des quatre cabines pour me dévêtir, brève attente à l'antre du corridor menant à la salle de traitement. Deux techniciens m'accueillent : le beau Marc-Antoine qui réveillerait bien Cléopâtre et le très prévenant Michel. Il ne manque que la belle Catherine au sourire de soleil. Tous m'inspirent confiance et pourtant ils me paraissent si jeunes. 

Le traitement est rapide. Plus tard je ressens douleur au sein et bras gauches ainsi qu'une grande fatigue. J'affronte le souper sans appétit, aspire à la fin de cette journée. J'espère que deux triatecs vont suffire à rendre la douleur supportable. 

Rencontre avec l'oncologue

La troisième séance est précédée d'une rencontre avec le radio oncologue. Tel que recommandé j'ai apporté mes médicaments et une liste mise à jour de ceux-ci. J'ai aussi une liste des sujets que je veux aborder avec lui, inquiète que je suis par un nouvel épisode d'aveuglement partiel de mon œil gauche. Plus que le tiers recouvert d'un voile noir opaque pendant un peu plus de quatre minutes. Après seulement deux traitements, mon sein est enflé, très coloré et douloureux de l'intérieur : comme des morsures ou coups d'aiguille furtifs.

Je me sens écoutée. Ce médecin entend ce que je dis, démontre une attention réelle. Il n'a pas toutes les réponses, mais des hypothèses plausibles à vérifier. Pour l’œil, il faudra explorer la possibilité d'un caillot. Dommage, mais je ne peux pas prendre de l'aspirine pour éclaircir le sang. Le pharmacien me conseillera de l'ail en gélules, mais j'y renoncerai, préférant attendre l'avis de mon médecin de famille. Quant au sein gonflé, douloureux, c'est en réaction à la radiothérapie. Il s'étonne d'une manifestation si précoce, ces symptômes apparaissant après plus de 7 séances. Il conseille des compresses froides et surtout de la patience face à tous les symptômes accumulés :

- Il faudra encore bien des semaines pour que les effets secondaires cessent. Cela peut durer un an.

Je n'ose lui demander si les six mois que je viens de traverser péniblement sont décomptés de cette année-là? Je connais la réponse.

Pourvue d'une prescription de morphine et d'un rendez-vous le mercredi suivant, je me dirige vers mon 3e traitement. Mon équipe m’accueille comme si j'étais une personne importante et s'informe de mon état. Je résume ma rencontre avec Le Dr Marc-André Brassard

- Pour votre douleur au bras c'est notre faute... nous l'étirons beaucoup, concède Marc-Antoine. Si vous prenez un analgésique 15 minutes avant le traitement cela peut vous aider à vous détendre et à avoir moins mal.

Soirée faste ce mercredi, j'assomme mes maux avec 5mg de morphine et m'abandonne au sommeil que je souhaite réparateur. Car demain tout recommence.

***




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire