En 2011 au Canada, on estime à 23 400 le nombre de femmes qui recevront un diagnostic de cancer du sein et à 5 100 le nombre de celles qui en mourront. En moyenne, chaque jour, 64 Canadiennes apprendront qu'elles sont atteintes du cancer du sein et 14 Canadiennes mourront des suites de la maladie. Une femme sur neuf risque d'avoir un cancer du sein au cours de sa vie. Une femme sur 29 en mourra. Le 16 décembre 2011, je suis devenue officiellement une des 23 400 femmes ayant un diagnostic de ce cancer. En 2021, on estime que 229 200 Canadiens recevront un diagnostic de cancer et que 84 600 décèderont du cancer.


mercredi 12 septembre 2012

Opération, chimio, radiothérapie, hormonothérapie et patience

Pour ceux qui arrivent sur ce blogue pour la première fois,  je suggère de commencer par le début. Les liens sont présentés par ordre chronologique dans la colonne de droite. 


Vivre avec la douleur. J'en suis au 102e jour post chimio, 48e post radiothérapie, 18e jour d'Arimidex.

Il y a de soleil sur mon fjord, les branches des pommetiers plient sous le poids des petites pommes rouges dont raffole l'ours qui nous voisine, les bouleaux se transforment en arbres d'or et les érables en rougissent de plaisir. De la terrasse j'observe tout cela, comme un oiseau juché sur le bord du nid, tiraillé par le désir d'ouvrir ses ailes et pourtant les gardant collées au corps, étourdie que je suis de ma rencontre, hier, avec mon chirurgien.

Pas de mauvaises nouvelles. Pas de bonnes nouvelles. 

Après deux opérations au sein gauche en janvier et février, après 4 séances de chimiothérapie du 28 mars au 28 juin, après 20 traitements en radiothérapie du 22 juin au 23 juillet, j'ai entrepris la première des cinq années d'hormonothérapie le 26 août. Mon leitmotiv demeure « un jour à la fois ». Je m'y accroche afin de ne pas succomber à la tentation d'une humeur sombre quand les limites s'imposent : le bras gauche qui n'a plus sa souplesse ni sa force, le sein sujet à l’inflammation, dont la dureté et la sensibilité s'accompagnent d'une douleur permanente, la sensation que l'on arrache les muscles de la nuque et du bras. J'accepte plus facilement la perte de mes ongles - 8 aux pieds et 6 en perdition aux main dont la chute dénude le bout des doigts sans défense contre le moindre petit choc. 

Le temps répare déjà bien des assauts physiques. Je peux affronter beaucoup avec la certitude d'avancer vers une guérison voulue ardemment. J'y crois. Même si le médecin a manifesté une grande prudence hier devant l'insistance de mes questions.

- Aujourd'hui vous allez bien. Vous allez très bien. 
- Oui, mais quand saura-t-on que c'est gagné?
- ... (il a levé les cinq doigts de la main)
- Cinq ans?

Un premier bilan sera possible en janvier, lors d'une mammographie redoutée, anticipant la douleur assurée.

- Pas possible d'éviter le sein écrasé?
- C'est le moyen le plus sûr pour détecter une masse très petite. 

Je compte bien fouiller encore le sujet, me disant que pour confirmer une mammographie suspecte on est soumis à une échographie. 

Il ne doute pas que je vais faire des recherches. Il connaît déjà toute mon enquête sur les protéines et le calcium et chacun des médicaments prescrits. Il a souri, mais en me donnant raison tout de même, sur mon souci de ne pas prendre une surdose de calcium au su de mon alimentation. Je traque les informations nutritionnelles de tout ce qui j'absorbe. Je pèse et je compte... et modifie ma consommation en conséquence avec des résultats positifs.

Regrettait-il de ne pas me donner la réponse voulue concernant la douleur. Mon chirurgien ne peut rien prédire. Chez certaines patientes, pas de douleur. Chez d'autres, elle s'atténue dans les six mois après la fin des traitements. Mais pour certaines femmes, la douleur s'installe pour la vie et elles s'abonnent aux anti-douleur et anti-inflammatoire. Pourquoi? 

Pas question de me résigner.




 

5 commentaires:

  1. Via FB : Pourquoi? Cette question qui nous assaille vers l'âge de quatre ans et ne nous lâche plus jamais... Tu es une femme lumineuse, l'espoir qui se dégage de tes écrits, ta force, m'impressionnent à chaque lecture. Merci de cette générosité. Merci de partager.

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  2. Via FB : Je suis avec toi Christiane, dans cette vie qui nous contient tous...

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  3. Quel magnifique témoignage que ce blog. Une amie m'en a informé alors que j'étais en attente des résultats d'une biopsie. J'avais tellement peur. Je vous ai lu du début à la fin, plus d'une fois parce que vos mots me donnaient de l'espoir. PAS QUESTION DE ME RÉSIGNER dites-vous dans ce dernier billet. Ce défi deviendra le mien. Hélas, les résultats sont positifs. Je vous aurai pour m'accompagner. Merci Christiane. Vous êtes une femme lumineuse.

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  4. bonjour à toi
    je suis touchée de ton témoignage et je te remercie de nous communiquer si bien ton vécu. Je suis aux aguets sur tout ce qui concerne le cancer car ma nièce a le cancer du sein et mon frère le cancer de la prostate et du colon avec des métastases sur les os . J'ai lu dernièrement le livre du Dr. Christian Boukaram (oncologue) Le pouvoir anticancer des émotions. C'est un livre qui nous aide a prendre conscience de l'importance de notre équilibre émotionnel pour nous guérir de la maladie. Je te conseille cette lecture.

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